Coronavirus et deuil

Ce que nous vivons tous par rapport à l’épidémie de coronavirus, c’est un deuil que l’on pourrait qualifier de collectif … mais également personnel et intime.
Pourquoi un deuil ? Parce que nous avons le sentiment que quelque chose a irrémédiablement changé.
 
Bien sûr nous savons que cette crise est temporaire, que nous retrouverons bien des choses comme avant. Mais ce que nous avons perdu ce sont nos certitudes.
 

Dans un article intitulé « Cet inconfort que l’on ressent, c’est le deuil », David Kessler parle de deuil anticipatif. C’est un sentiment ressenti lorsque l’avenir est incertain.

Ce qui caractérise le deuil classique, c’est qu’il est définitif, présent, réel.

Le deuil anticipatif renvoie, quant à lui, à des futurs imaginaires, des dangers qui menacent. Ce qui perturbe notre cerveau primitif, toujours en veille, c’est la sensation de danger cumulée à l’incertitude.
Ce sentiment est particulièrement anxiogène et envahissant.
Il est d’ailleurs ressenti autant au niveau individuel qu’au niveau de la société. Nous sommes tous affectés par ce sentiment parce que nous vivons ce même événement collectif de manière intime, au même moment.
 
David Kessler rappelle les différentes étapes du deuil théorisée par Elizabeth Kubler Ross : le déni, la colère, la négociation, la tristesse et l’acceptation.
L’acceptation marque la reprise d’un certain contrôle sur les événements car elle rend à nouveau possible l’action. 
Le contrôle est ici, dans le cadre de la crise du coronavirus, particulièrement difficile car les incertitudes sont multiples et les délais mobiles.
 
Alors, pour soutenir notre processus de maturation du deuil, David Kessler propose d’ajouter, à ses 5 étapes, celle du sens.
Il devient en effet presque indispensable de trouver une leçon, un sens, l’idée d’une progression et d’un changement occasionné par cette crise. Nous observons bien ce mouvement au niveau sociétal, au travers des réflexions sur le « monde d’après ».
 
Il est peut-être nécessaire de mener cette même réflexion à un niveau individuel.
Quel sens donner à ma vie ? Quelles priorités servir ? Qu’ai-je envie de changer ?
Ce qui ouvre le champs du renouveau, de la renaissance, du printemps après l’hiver.
 
Ci-dessous l’article de David Kessler en anglais 
 
 
Ci-dessous la courbe du deuil d’Elizabeth Kubler Ross