Le burn-out chez l’adulte

Le burn-out chez l’adulte, qu’il faudrait plutôt appeler « syndrome d’épuisement professionnel », pour redonner aux mots leur vraie valeur, est une maladie professionnelle non encore reconnue par les textes. Elle toucherait pourtant en France, selon une étude réalisée en 2014, 3,2 millions de personnes (personnes déclarant être soumises fréquemment à un stress important ou modéré au travail).

Les manifestations

Son processus est insidueux car il couve avant de se déclarer, parfois pendant des mois, voire des années. Le burn-out peut être confondu avec un état dépressif puisqu’il en présente certains symptômes (troubles du sommeil, irritabilité, ruminations, perte de concentration…), auxquels se rajoute un épuisement mental, physique et émotionnel.
En fonction des niveaux de gravité, la personne peut se retrouver totalement empêchée d’agir, sans force et sans volonté, situation d’autant plus effroyable pour la personne touchée qu’elle déborde habituellement d’énergie et d’activité. Une angoisse et une dépréciation de soi peuvent se développer en réaction.

L’indice qui ne trompe pas est celui d’une fatigue qui ne passe pas avec les vacances ou l’éloignement et lorsque la sensation de stress rejaillit dès le retour au travail.

Les causes

Selon les spécialistes, comme Caterine Vasey, auteur de l’ouvrage « Burn-out : le détecter et le prévenir » Ed. Jouvence 2015, il touche les personnes les plus impliquées et dévouées dans leur travail, comme une sorte de piège qui se referme sur l’individu, insidieusement. Ce piège est actionné par la personne elle-même ou par un collaborateur ou supérieur qui en tire les bénéfices.

Dans les deux cas, la personnalité de la personne victime de burn-out peut favoriser le mécanisme.

On peut citer :

  • une tendance au perfectionnisme
  • le peu d’estime de soi
  • une anxiété latente
  • certaines formes de rigidité
  • des difficultés à exprimer ses émotions
  • le sentiment de devoir se dévouer ou de pouvoir sauver le monde

Comment en sortir ?

En premier lieu, il faut prendre au sérieux les signaux d’alerte comme le sentiment de fatigue, de perte soudaine du goût du travail dans lequel on se plaisait, et les alertes que formulent les proches. Les messages du type « tu bosses trop, tu vas t’épuiser » ne sont pas à prendre à la légère.
Il est alors prudent de s’arrêter et de s’occuper de soi avec bienveillance, comme on le ferait d’un proche.

Et de prendre le temps de réfléchir …

Un inventaire des causes professionnelles productives de stress doit permettre de faire un tri entre les activités stressantes et celles qui procurent du plaisir, qui sont ressourçantes. Une négociation, bien souvent avec soi-même, eut être alors engagée pour tenter de privilégier les activités ressourçantes au détriment des autres, ou de les de répartir autrement. L’idée principale étant de prendre soin de soi au travail.

Par ailleurs, afin d’éviter de reproduire le même mécanisme quelques années plus tard, il peut être judicieux de s’interroger sur les causes plus profondes et internes qui ont permis d’en arriver à cette situation, en considérant que l’environnement professionnel est le déclencheur d’une problématique sous-jacente, comme le serait un terrain favorable.

Ce travail pourra utilement être accompagné par un professionnel, psychologue ou psychanalyste, qui agira comme réflecteur objectif et introspectif. Ce regard externe est souvent nécessaire pour faire prendre conscience que le milieu professionnel n’est pas le seul responsable et que la personne peut agir sur cet environnement ou s’en écarter de manière volontaire et stratégique.

Sources des chiffresEtude clinique et organisationnelle permettant de définir et de quantifier le burn out (pdf), sur technologia.fr

Catherine Vasey, psychologue et auteure de Burn-out : le détecter et le prévenir (Editions Jouvence, 2015)

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